Parution : "Les épreuves de l'asile. Associations et réfugiés face à la politique du soupçon"
Dans le contexte actuel de forte sélectivité des demandes d'asile, dans quelles conditions, de quelle manière et au prix de quels arrangements pratiques et éthiques les acteurs d'un militantisme institutionnel sont-ils devenus un rouage des politiques d'accueil et de sélection des exilés ?
Elle montre au préalable comment les politiques d'asile actuelles et l'inégale répartition des ressources chez les exilés produit une configuration propice à l'émergence de services délivrés par des tiers, acteurs de solidarité. Dans un deuxième temps, elle examine les pratiques de "justice locale" des membres des associations, qui déterminent partiellement les modes de qualification des requérants dans la procédure d'asile. Enfin, elle analyse comment les membres des associations participent au travail de justification de la demande d'asile - non sans résistance ou subversion de la part des exilés - en s'appuyant sur des registres rhétoriques ancrés dans leurs répertoires culturels profanes ou dans leur univers professionnel. Elle restitue les différents positionnements moraux et politiques d'acteurs confrontés dans leur activité à des injonctions paradoxales, le travail de réflexion, de renégociation et de justification de leurs pratiques quotidiennes auprès des exilés.
Ce travail est le fruit d'une enquête ethnographique menée principalement au sein du milieu associatif et d'entretiens ciblés dans des permanences juridiques, des centres de soins, d'hébergement et de transit.
Ce livre s'intéresse au rôle que jouent les associations dans la procédure d'asile et à la manière dont leurs membres négocient la tension entre la mission d'assistance que l'Etat leur confie et la résistance aux mécanismes dissuasifs mis en place par ce même Etat quant à l'accès au droit d'asile. Elle s'inscrit dans la lignée du décloisonnement des "études sur les réfugiés", à la croisée de plusieurs domaines d'études : une sociologie politique du droit, une sociologie de l'action collective et une sociologie morale.
Elle montre au préalable comment les politiques d'asile actuelles et l'inégale répartition des ressources chez les exilés produit une configuration propice à l'émergence de services délivrés par des tiers, acteurs de solidarité. Dans un deuxième temps, elle examine les pratiques de "justice locale" des membres des associations, qui déterminent partiellement les modes de qualification des requérants dans la procédure d'asile. Enfin, elle analyse comment les membres des associations participent au travail de justification de la demande d'asile - non sans résistance ou subversion de la part des exilés - en s'appuyant sur des registres rhétoriques ancrés dans leurs répertoires culturels profanes ou dans leur univers professionnel. Elle restitue les différents positionnements moraux et politiques d'acteurs confrontés dans leur activité à des injonctions paradoxales, le travail de réflexion, de renégociation et de justification de leurs pratiques quotidiennes auprès des exilés.
Ce travail est le fruit d'une enquête ethnographique menée principalement au sein du milieu associatif et d'entretiens ciblés dans des permanences juridiques, des centres de soins, d'hébergement et de transit.
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Mis à jour le 20 mars 2019.