Marie Szarlej, doctorant au Centre Nantais de Sociologie et enseignante à l'UFR, a encadré les étudiants du Master Recherche en stage terrain au Pays de Machecoul.

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  • Le 15 février 2011
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  • Quels sont les objectifs de ce stage de terrain ?

Le principal objectif était pédagogique : l'UFR de sociologie de l'université de Nantes
accorde une importance particulière dans ses enseignements à l'enquête sociologique. Dès la première année, les étudiants suivent un TD intitulé "Modes d'enquête", qui les initie à la diversité des modes d'enquête (entretien, questionnaire, observation, archives). Ce stage a permis aux étudiants de M1 Recherche de réaliser une enquête de terrain, en immersion, pendant une semaine, en compagnie d'une maître de conférence (Marie Cartier) et de deux doctorantes (moimême et Clémence Nicolaïdis).

A partir du thème des "relations générationnelles à l'échelle locale", ils ont trouvé des terrains et des objets personnels : les transformations d'une harmonie municipale, une mobilisation de femmes agricultrices, les associations de jardiniers...etc.

Hébergés sur place pendant 5 jours dans une ancienne ferme rénovée à Corcoué sur logne, les étudiants ont pris des contacts et mené des entretiens et des observations tous les jours et ont pu bénéficier d'un triple encadrement pédagogique : en amont (élaboration d'une grille d'entretien et/ou d'observation en relation avec leur questionnement), pendant la phase d'investigation ellemême, puis ensuite en aval lors de la présentation de l'enquête menée et de la réflexion sur les axes d'analyse à privilégier. Tous les soirs, l'équipe a reçu trois ou quatre enseignants - chercheurs de l'UFR de sociologie de Nantes. Les étudiants présentaient individuellement leurs travaux et bénéficiaient d'un retour critique. Ces restitutions astreignaient quotidiennement les étudiants à tenir un journal de terrain, à synthétiser leurs résultats d'enquête ainsi qu'à prendre la parole en public, voire à défendre leur enquête.

Il s'agissait donc d'offrir aux étudiants la possibilité de réaliser une enquête plus approfondie que celles qu'ils avaient pu faire durant leur cursus universitaire tout en bénéficiant quotidiennement de l'accompagnement de chercheurs plus expérimentés. C'est important pour les M1 Recherche qui ont parfois du mal à se projeter dans leur travaux de mémoire. De même, on peut considérer qu'exposer ses résultats d'enquête devant des enseignant-chercheurs est un bon entraînement pour la soutenance de fin d'année. C'était donc un stage de formation particulièrement intensif et enrichissant !

  • Pouvez vous nous présenter un peu plus les spécificités du territoire sur lequel vous avez enquêté ?
Il s'agit d'un territoire rural situé au sud du Pays de Machecoul, Logne, Grandlieu mais
relié de diverses manières à l'agglomération nantaise. Il est marqué par le renouvellement des populations en lien avec le développement de nouvelles zones pavillonnaires mais aussi par une vie associative locale dynamique.

Les élus locaux sont intéressés par l'apport des sciences humaines et sociales et c'est d'ailleurs en étroite relation avec Claude Naud et Fanny Pacreau du syndicat de Pays que nous avons organisé ce stage de terrain.

  • Quels sont les principaux enseignements que vous retirez de cette expérience ?

Ce stage était optionnel : les étudiants de Master 1 ont été nombreux à vouloir y participer. D'autres promotions (L3) ont également manifesté leur intérêt.

Nous pensons qu'il a répondu à une attente forte des étudiants : être davantage encadrés dans l'apprentissage de la recherche. La sociologie est une science, mais également une pratique. Les formats de cours permettent rarement aux enseignants d'enquêter sur le terrain avec les étudiants. Ceux qui y ont participé, ont beaucoup appris en une semaine. Par exemple, les étudiants apprennent lors des TD qu'il faut laisser la personne enquêtée s'exprimer, mais aussi diriger l'entretien, rebondir, etc.
Mais comment faire « concrètement » ?

Les étudiants ont pu voir en direct les tactiques utilisées par les chercheurs et jeunes chercheurs mais aussi leurs tâtonnements, leurs hésitations qui sont aussi le quotidien du travail de recherche. Ils ont pu aussi voir ce que "prendre des notes" veut dire, toucher du doigt finalement toutes les contraintes et les satisfactions du travail de terrain.

Certains étudiants ont décidé de prolonger la recherche initiée dans le cadre de cette
semaine de stage pour leur mémoire de master.

  • Pensez vous poursuivre ce type de pédagogie l'an prochain ?

Bien sûr ! Ce stage a répondu aux objectifs que nous nous étions fixés, et a dépassé nos attentes. Les étudiants étaient très contents de cette expérience, qui leur a également permis de mieux se connaître et de tisser des liens de solidarité.

Notre souhait est que ce stage soit intégré dans la maquette de Master 1 Recherche, car il constitue un réel prolongement aux TD de modes d'enquêtes et constitue un avantage décisif dans l'apprentissage de la recherche.
Mis à jour le 31 janvier 2017.
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