Céline Letemplé : Une nouvelle professeure d'anglais à l'UFR de Sociologie
Une nouvelle professeure d'anglais à l'UFR de Sociologie
- Vous venez d'être recrutée comme professeur d'anglais à l'UFR de sociologie, pouvez-vous nous redonner rapidement votre parcours ?
J'ai aussi enseigné le français pendant un an à l'Université de Pékin en 2001-2002. Aujourd'hui mon intérêt pour la Chine me conduit à collaborer ponctuellement en tant que traductrice à la revue bilingue Perspectives Chinoises publiée par le Centre d'Etudes Français sur la Chine Contemporaine. Les articles de sciences politiques et de sociologie que je traduis portent sur les transformations de la société chinoise contemporaine.
J'ai été principalement formée à l'Ecole Normale Supérieure LSH de Lyon (et Fontenay) que j'ai intégrée en 1999 et où j'ai notamment obtenu l'agrégation d'anglais (2001). J'ai également étudié à l'Université de Californie à Santa Barbara l'année de ma maîtrise. Par la suite, j'ai écrit un mémoire de DEA en civilisation américaine sur la pensée politique radicale de Noam Chomsky, ce qui m'a conduite à entreprendre un travail de thèse sur la notion d'empire dans la représentation nationale et l'imaginaire collectif américains. Diverses raisons m'ont amenée à faire le choix de ne pas achever ce travail, qui m'a par ailleurs appris beaucoup pendant de nombreuses années. Je suis également diplômée du Cycle Supérieur d'Etudes Américaines de Sciences Po Paris et j'ai en 2005 obtenu une bourse Arthur Sachs pour poursuivre mes recherches dans le département de sciences politiques d'Harvard. J'ai également participé à plusieurs colloques en France et à l'étranger et publié quelques articles et comptes rendus universitaires. Je suis depuis 2003 membre de l'Association Française d'Etudes Américaines. Je n'exclus pas totalement de reprendre un jour le chemin de la recherche, ce que je n'envisage cependant pas dans un avenir immédiat.
- Quelles ont été vos motivations pour venir à Nantes ?
La première était d'ordre personnel puisque mon conjoint est maître de conférences dans cette université et que mes engagements professionnels nous obligeaient à vivre en région parisienne. La seconde était plus strictement professionnelle car enseigner dans un département de sociologie correspond plus à mon parcours qu'enseigner en faculté de droit. Enfin, la troisième correspondait à un désir de quitter la région parisienne pour profiter d'un environnement plus agréable, sans se priver des avantages de vivre dans une grande ville.
- Enfin, se présente pour vous une première année au sein de l'UFR quels sont vos principaux enseignements et projets ?
J'enseigne depuis la rentrée aux étudiants de l'UFR de sociologie à tous les niveaux jusqu'au Master 2. J'essaie d'adapter les contenus de cours à leurs besoins. Nous travaillons principalement sur la société américaine contemporaine.
- En licence nous avons abordé les thématiques de l'enseignement supérieur aux Etats-Unis, des transformations contemporaines de la famille américaine, de la pauvreté et des inégalités dans l'Amérique d'Obama, ou des modes de vie alternatifs.
- Avec les étudiants du Master 2 Recherche, nous nous sommes interrogés sur les progrès sociaux de la communauté noire américaine au cours des cinquante dernières années, sur l'usage des classifications ethno-raciales dans les sciences sociales aux Etats-Unis et sur le développement relativement récent des études sur le genre outre-Atlantique.
- En master EPIC, comme les étudiants se destinent aux métiers de la culture, nous travaillons sur la représentation de l'Amérique et de son histoire à travers la peinture américaine du 18ème au 20ème siècle.
Ma pédagogie est très axée sur la pratique de l'oral mais j'enseigne à partir d'une diversité de supports écrits et audiovisuels afin de travailler diverses compétences (compréhension et expression écrites et orales, commentaire de statistiques, etc.). Mon ambition est avant tout que les étudiants parlent anglais, ce qui est souvent un défi étant donné le nombre d'étudiants par TD mais aussi la faible place de l'oral dans la culture scolaire française.
En master 2 recherche, nous travaillons également à développer d'autres savoir-faire : présenter ses recherches, lire des articles universitaires et apprendre à les résumer en anglais.
J'ai de l'ambition pour nos étudiants. L'anglais est devenu une langue incontournable et une matière discriminante dans divers concours ainsi que sur le marché du travail. Aujourd'hui on n'a pas les mêmes perspectives professionnelles si on ne maîtrise pas l'anglais. Au-delà de cela, il ne faut pas oublier que maîtriser une langue étrangère c'est aussi se donner la possibilité de s'ouvrir à l'autre, d'aborder des réalités culturelles, sociales et intellectuelles différentes, et donc de relativiser les nôtres.